Mamady Keïta, figure emblématique du djembe est né en 1950 à Balandugu, un village proche de la rivière Fé dans la région de Wassolon, en Guinée, a marqué l’histoire de la musique percussive par son talent exceptionnel et son engagement envers la préservation et la transmission de la culture mandingue. Dès son plus jeune âge, Mamady montra une affinité naturelle pour la musique rythmique, transformant les ustensiles de cuisine de sa mère en instruments de percussion. Consciente de son talent, sa mère fit fabriquer un petit djembé pour lui et, à l’âge de sept ans, il fut confié à Karinkadjan Kondé, maître tambour du village, pour être initié en tant que djembéfola. Sous la tutelle de Karinkadjan, Mamady apprit non seulement à maîtriser le djembé, mais aussi à comprendre l’histoire et les traditions de la culture mandingue.
Sa maîtrise exceptionnelle de l’instrument lui valut très tôt le surnom de Nankama, signifiant « celui qui est né pour cela », et de Balandugudjina, « le diable de Balandugu ». À l’âge de quatorze ans, il fut choisi pour faire partie d’un groupe artistique soutenu par Harry Belafonte, ce qui le conduisit à rejoindre le Ballet National Djoliba, une formation prestigieuse qui devint un tremplin pour sa carrière internationale.
Le documentaire autobiographique Djembefola, réalisé par Laurent Chevallier en 1991, retraça son parcours et contribua à populariser le djembé dans le monde entier. Grâce à Mamady, cet instrument, autrefois ancré dans les villages de la région mandingue, est devenu un symbole de la richesse culturelle africaine et un élément incontournable dans la musique contemporaine mondiale.
Mamady Keïta est décédé le 21 juin 2021, laissant un héritage inestimable et une empreinte indélébile sur la scène musicale internationale. Son dévouement et son amour pour le djembé continuent d’inspirer et de guider les percussionnistes du monde entier.
Aujourd’hui, le djembé est joué et enseigné dans le monde entier, dépassant les frontières de sa région d’origine pour devenir un outil de rassemblement et d’expression culturelle. Cette reconnaissance est en grande partie due aux efforts inlassables de Mamady Keïta, qui, par ses enseignements et ses performances, a transmis l’essence de cet instrument à des générations de percussionnistes.
Mamady Keïta demeure le maître immortel du djembé, car son enseignement reste disponible pour tous grâce à la Tam Tam Mandingue Djembe Academy (TTMDA). Cette institution, qu’il a fondée, perpétue sa vision et son savoir-faire à travers des cours et des ressources en ligne, permettant aux passionnés et aux musiciens du monde entier de continuer à apprendre et à s’inspirer de son art. Par cette académie, Mamady Keïta a assuré que son héritage et la richesse de la tradition du djembé vivront pour les générations futures, maintenant ainsi son influence et son enseignement intemporel.